Hyrr. Il ne faut cependant pas y voir une question « d’orthodoxie », au sens vulgaire du
terme. Hagall Hreinn n'est pas le nom d'une « école » ou d'une « secte » : c’est un terme
technique désignant la filiation sacerdotale des chamanes du Nord,
ininterrompue depuis l’Origine. Il ne s’agit pas d’une « étiquette » – Loki est l'inventeur du concept d'« étiquette », et de tous les mots qui veulent emprisonner le sens – nos Gothis disent : « Ce n’est pas l’ancienneté de ton
obédience qui compte, mais l’ancienneté
du niveau auquel tu étudies » (« ancien » ou « vieux »
étant, en Wotanisme, systématiquement utilisés à la place de « sacré »,
« saint » ou « occulte »).
Qu’importe, en effet, que
quelqu’un s’intitule « Odiniste » ou « Asatruar » s’il
connait les lectures secrètes de l’Edda et la signification des rites ? <
C’est le feu [Hyrr, le sens magique, « ancien », du mythe] qui est le
meilleur pour les fils des hommes, et le spectacle du Soleil > (Havamal, 68),
ainsi qu’il est écrit. Si, en revanche, un Wotaniste s’en tient à une lecture
littérale ou simplement « figurée » du mythe, sans chercher le sens « ancien »,
qu’importe qu’il soit Wotaniste ? – qu’importe même qu’il soit blanc ?
L’accès à Mimisbrunn lui est interdit – Yggdrasil, l’Arbre de Vie, est pour
lui un arbre mort – il confond « ancien = sacré », avec « ancien
= révolu » – comment préserverait-il l’avenir de notre peuple ? La vermine judéo-chrétienne
savait ce qu’elle faisait en brûlant les sages-femmes…
Cette obsession pour l’Ancienneté,
pour l’Origine, pour ce qu’il y avait avant,
est ce qui résume le mieux l’Edda, et la personnalité de Wotan lui-même. Edda
signifie « Aïeule », et c’est également le nom de la mère de Thrall :
ce mot unit donc l’idée de Tradition ancestrale à celle de base solide de l’existence
incarnée. L’Edda est, par conséquent, la Loi – ce que confirme la Guématrie :
E(5) + D(4) + D(4) + A(1) = 14. Certains
vont jusqu’à poétiquement identifier l’Edda à « la Terre-Mère », tant
il est vrai que, de Edda à Erda (= « Terre », nom de la Première déesse,
ainsi que de la Rune signant la Dixième Sphère), il y a peu de
distance…
A rechercher les « Origines »,
dans une religion qui prétend « relier le passé infini au futur infini »
(Neuvième Code) et dont tous les Gothis affirment que « le monde n’aura pas plus
de fin qu’il n’a eu de commencement », on finit toujours par jouer aux
questions à tiroirs… Ainsi, l’Hagall
Hreinn (l’Initiation) procède directement de Mimisbrunn (la Cabale) – mais de Quoi procède Mimisbrunn ?...
L’Edda nous offre cet
indice (Gylfaginning, 15) : la racine de l’Arbre sous laquelle se trouve Mimisbrunn s'étend sur la terre des géants du givre, là
où « auparavant » (c’est-à-dire à un degré supérieur de sacralité, de
pureté, de divinité) se trouv[ait]e le Ginnungagap, le Grand Vide primordial, dont
nous n’entendrons parler – et donc ne parlerons – qu’au Verset suivant.
Pour l’instant retenez :
Ginnungagap (littéralement « Puissant Vide », notez le paradoxe de la
formule) est donc l’idée la plus haute que nous puissions nous faire de l’Origine
– donc de DIEU, « cette Sphère spirituelle dont le centre est partout et
la circonférence nulle part », selon la définition qu'En donne le grand maître-magicien
François Rabelais. Et encore ceci : c'est précisément parce que DIEU est Un que le monothéisme est une hérésie.
Soyons un peu pythagoriciens. Nous verrons, en
étudiant le Verset 3, qu'au « grand commencement du non-commencement », il y a Né – le Rien, c’est-à-dire l’Inconcevable, ou plutôt : l’Inconçu (Aïn).
Nous objectivons le Rien,
nous le rendons concevable par le Zéro (Puissant Vide, en effet : le Nombre
qui signifie le Rien a le pouvoir de multiplier par 10, c’est-à-dire
par le Tout) – le Zéro, donc le Cercle – un rond avec un point invisible
en son centre : l’interaction de l’Infini (Aïn Soph) et de l’énergie
ponctuelle (Aïn Soph Aur).
De la vision de cette
figure, naissent les idées du 1 (il y a une figure) puis du 2 (cette Figure VS Moi-qui-vois-cette-figure), et enfin
du 3 (la Figure, Moi-qui-vois-cette-figure & Tout-ce-qui-autour-n’est-ni-moi-ni-cette-figure).
En termes cabalistiques :
1. Kether : à l’origine,
il y a une Force lumineuse invisible de laquelle tout procède – nous l’appelons « blanche »
par analogie avec la lumière blanche qui, via le spectre, engendre toutes les
couleurs (lesquelles se condensent à la fin dans la non-couleur noire), mais qu’on ne voit jamais.
Pour connaitre cette force divine, nous l’analysons :
elle crée et elle préserve, elle sépare et elle condense, elle est expansion et
contraction, systole et diastole, etc. bref :
2. Chockmah : elle est Yang
(force rouge)
3. Binah : elle est Yin
(force noire).
Nous
plaçons ces trois Forces – les trois seules informations que nous ayons
pour l'instant au sujet de l’Être – sur un Triangle – première forme
géométrique possible
depuis le Cercle initial.
4. Chesed : de la géometrie nait l’idée
de matière, la Quatrième dimension : verticalité et horizontalité, ...
5. Geburah : ...puis celle d’Esprit commandant à la Matière : le Pentagramme – qui représente le sacerdoce de l’Homme.
6. Tipheret : De même que le Soleil est la Force Blanche rendue visible, l’Homme est le Soleil Incarné. Nous appréhendons dores et déjà la consécution 1 (divin) - 6 (humain) - 9 (sexualité) - 10 (retour au divin).
Aussi, analysons le 6, comme nous avons analysé le 1 :
7. Netzach : L’Humanité, c’est, d’un
côté, les femmes sans hommes (feu externe, corruption interne)...
8. Hod : ... et, de l'autre, les hommes sans femmes (corruption externe, feu interne), attirés par
elles.
9. Yesod : Par l’union sexuelle, hommes et femmes retournent à
l’Un – c’est-à-dire (les choses ne pouvant être que Zéro ou Deux) à l’Extase Primordiale – au Rien – au Puissant Vide,
Ginnungagap.
10. Malkuth : le sol, synthèse finale : comme la Volva, nous avons « compté neuf mondes ».
De façon plus chamanique :
D’abord Né, RIEN (Aïn). C’est-à-dire l’Extase
Primordiale, Ginnungagap, l’Etreinte de FRIGG (Aïn Soph) et de WOTAN (Aïn Soph Aur).
1. Gotheim, où règne
Wotan, l'Un éternel de qui toutes les oppositions procèdent et en qui elles se résolvent. (La force blanche).
2. Vanaheim, où vivent
les déités terrestres – les déités visibles dans les éléments du paysage – qui
furent soumises par le Gotheim lors de la guerre Ases/Vanes. (La force rouge équilibrée, IE gouvernée par la force blanche).
3. Lightalfheim, où
vivent les Elfes de Lumière, qui rendent intelligibles aux créatures les commandements des dieux. (La force noire équilibrée, IE celle qui synthétise).
4. Manheim, le monde
des hommes, intermédiaires entre le Divin et la Création. La Croisée des Chemins.
5. Jothunheim : L'homme a pour mission d'agencer la Création au nom du
Divin, comme le puissant Thor repousse sans cesse les attaques des
géants, forces brutes de la nature...
6. Svartalfheim : ... afin qu'y règne l’Harmonie, forme visible du Divin.
7. Niflheim : L'Harmonie est menacée par la Corruption...
8. Muspelheim : ... ainsi que par les stratagèmes des créatures rusées que la corruption attire...
9. Helheim : ... et qui lanceront les
Damnés de la Terre à l’assaut d’Asgard lors de Ragnarok, pour qu’ils détruisent
le monde jusqu’à ce qu’il n’en reste RIEN.
10.
Erda : Première Déesse et Dernière Sphère : l'Arbre du monde est « profondément enraciné en terre », formule par laquelle la Volva
résume le
mystère « Origine = Fin / Fin = Origine ». Yggdrasil survivra à Ragnarok, et
c'est dans ses « branches » que les humains « survivants » prendront refuge
(Valthrudnismal, 45).
Qui
aspire à connaitre
DIEU aboutit nécessairement au Ginungagap béni de l’Extase Primordiale, et
à la conclusion que
tout procède de Lui, que tout En émane, à travers Neuf étapes
systématiques de manifestation descendante, jusqu’à solidification
finale et,
instantanément, retour à Lui : la Source est au pied de l’Arbre.
Cherchant DIEU – l'Originel – nous ne pouvons que nous
perdre dans le Ginunngagap, tels des moines Zen, ou, au contraire, Le trouver dans les
Lois de la Matière qui sont la Manifestation Finie, Finale, de son
Vouloir. Ce qui est en haut et comme ce qui est en bas : la Source est au pied de l'Arbre.
En d'autres termes, < quelle que soit la perception que les hommes ont de Dieu, ou des dieux,
ou de ce que peut être la Force originelle de l'univers, ils ne peuvent
pas nier que les Lois de la Nature sont l'oeuvre, et donc l'intention,
de cette Force > (2ème Précepte), que, donc, < la Nature manifeste le plan divin, puisque le monde naturel est
l'oeuvre de cette force ou de cette intelligence que les hommes
appellent Dieu > (3ème Précepte ) et que, puisque < conformément aux lois de la nature, rien n'est plus juste que la préservation de sa propre race > (14ème Précepte), les Quatorze Mots sont la seule injonction divine qui vaille.
Sur ce, je suis las - puissent tous les dieux vous bénir à tous les plans imaginables de l'existence – je vous aime tous, blancs, juifs, arabes, noirs – et n'oubliez pas : Vos
ennemis sont des enseignants. Ils vous contraignent à devenir plus
forts, plus rusés, plus endurants. Après leur avoir fendu le crâne,
n'oubliez jamais de les remercier. En outre, nous devons préserver l'existence de notre peuple et l'avenir des enfants.